HISTOIRE

La Distillerie des Ambres

Perpétuer l'héritage d'une fantaisie au féminin

C’est ici, dans ces vallonnements couverts de vergers, ponctués de haies et de ruisseaux, dans ce vert cru que le printemps habille de pommiers en fleurs et où la mer n’est jamais très loin que se niche la Distillerie des Ambres.

Ce paysage est son histoire : celle d’une famille dont le Pays d’Auge est devenu le berceau. Celle d’une Maison de Calvados née de l’attachement farouche d’une femme à cette terre et de son indéfectible amour de la nature. Celle d’assemblages exigeants, gracieux et fondants, qui convoquent l’infinie richesse aromatique de la pomme.

Bâtiment Distillerie des Ambres

« L’odeur de mon pays était dans une pomme.
Je l’ai mordue avec les yeux fermés du somme,
Pour me croire debout dans un herbage vert. »

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Lucie Delarue-Mardrus, poétesse, 1902

Traduire la sincérité de la nature

Il est des paysages qui vous adoptent, d’emblée. Dans les années 1950, Françoise Primat et son mari font du Manoir des Ambres leur villégiature. Dans son atelier ou en plein air, Françoise peint. Elle fixe sur la toile le Pays d’Auge : ses ciels changeants, ses prés qui s’embrument ou s’ensoleillent, et bien sûr ses vergers qui, au fil des saisons, déclinent une infinie variété de verts. Admiratrice de Vermeer et de Cézanne, elle ne cesse de traduire « la sincérité de la nature ».

Profondément attachée à cette terre, Françoise Primat fera brasser pendant quarante ans les pommes de ses vergers, convoquera l’alambic avant de faire vieillir ses eaux-de-vie de cidre dans le silence des caves du Manoir. Si elle s’inscrit ainsi naturellement dans la tradition du calvados – un produit artisanal issu de la communauté familiale – elle constitue un trésor pour les générations futures. Ce sera l’une de ses petites-filles, Justine, qui révélera celui-ci au grand jour.

Verger de pommiers utilisés pour le Calvados
Dégustation de Calvados

Transmettre le goût
 de la beauté

En vacances dans le Pays d’Auge, Justine passe le plus clair de son temps dans les champs. Ses promenades l’amènent invariablement vers une ferme abandonnée où la nature a repris ses droits ; la végétation a mangé la cour, masquant trois bâtiments – une longère, un pressoir et une grange en ruines. Cet endroit mystérieux, qui surplombe un océan de pommiers, invite à la contemplation. Pour elle, la nature incarne la beauté première.

Au fil des années, Justine fait connaissance avec le patrimoine constitué par sa grand-mère : les vergers et les eaux-de-vie de cidre patiemment vieillies depuis quarante ans, mais aussi les saisons de la pomme, le brassage, l’alchimie de la fermentation, les métamorphoses du vieillissement. Ce lien sentimental avec le Pays d’Auge se renforce avant de se concrétiser en 2017 : accompagnée de sa mère, son frère Stanley, ses sœurs Bérengère et Garance, elle décide de poursuivre l’œuvre de Françoise Primat en faisant restaurer la ferme abandonnée. Celle-ci accueillera la Maison qui, du verger au verre, couvrira toutes les étapes de fabrication du calvados : la Distillerie des Ambres.